Arthur Rimbaud :
"les illuminations"
CONCERT POUR L'UKRAINE
PAR LE GROUPE "ANAPURNA"
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28 septembre
2024 19H30 `
salle :
" le Pré des Arts"
Valbonne
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« Les Illuminations » et "une saison en enfer" font partie des œuvres les
plus importantes de la poésie française
du XIXe siècle .
Rimbaud était un poète surréaliste avant l'heure, utilisant des images et des symboles pour exprimer ses idées de manière non conventionnelle.
Les poèmes de "Illuminations" sont souvent lyriques et expérimentaux, et traitent de thèmes
tels que l'amour, la religion, l'histoire et la politique.
Rimbaud a écrit ces poèmes lorsqu'il était très jeune : ils reflètent sa vision unique
de l'art et de la vie.
ces textes ont été mis en musique par le groupe "ANAPURNA"
Les musiques sont toutes originales, composées « sur mesure » pour chaque texte.
Les styles musicaux sont trés divers mais ont tous en commun une même énergie :
Blues, rock, techno, dance, rap, slam, hip-hop-, house parfois même métal.
Originalité garantie !
batteur : Simon bassiste: Eric guitaristes : Jean Pierre et Franck pianiste: Papy "conteur" : Jean Jacques chant : Lolo, Isabelle, Philippe
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CONCERT POUR L'UKRAINE : 28 SEPTEMBRE 2024 SALLE DU PRÉ DES ARTS VALBONNE
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JADIS :
Nous sommes au printemps de 1873 ; Arthur Rimbaud à 19 ans lorsqu’il écrit ce Prologue à son livre « une saison en enfer « Arthur avoue sa folie, et le fait qu'il a failli mourir . Tout le génie de son texte repose sur ce langage très imagé fait de métaphores et d’ellipses, Paul Verlaine le décrivait ainsi : « Prodigieuse autobiographie psychologique, écrite dans cette « prose de diamant » qui est la propriété exclusive de son auteur » (sic
VOICI QUELQUES IMAGES DE NOTRE PRÉCÉDENTE REPRÉSENTATION
du mois de mars 2024 : cliquez sur les images pour lire la vidéo
(ce spectacle associe sur scène musique, chant, théatre et vidéo)
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co
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autre date, autre concert :
cliquez sur les photos pour découvrir des extraits de
notre concert du 29 septembre 2023 salle Depardieu à Nice
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"phrases"
extrait du concert "Arthur Rimbaud les illuminations" concert public effectué le 29 septembre 2023 dans la salle Depardieu à Nice
Phrases : texte
Quand le monde sera réduit en un seul bois noir pour nos quatre yeux étonnés, — en une plage pour deux enfants fidèles, — en une maison musicale pour notre claire sympathie, — je vous trouverai.
Qu’il n’y ait ici-bas qu’un vieillard seul, calme et beau, entouré d’un « luxe inouï », — et je suis à vos genoux.
Que j’aie réalisé tous vos souvenirs, — que je sois celle qui sait vous garrotter, — je vous étoufferai
Quand nous sommes très forts, — qui recule ? très gais, qui tombe de ridicule ? Quand nous sommes très méchants, que ferait-on de nous.
Parez-vous, dansez, riez, — je ne pourrai jamais envoyer l’Amour par la fenêtre.
— Ma camarade, mendiante, enfant monstre ! comme ça t’est égal, ces malheureuses et ces manœuvres, et mes embarras. Attache-toi à nous avec ta voix impossible, ta voix ! unique flatteur de ce vil désespoir.
Une matinée couverte, en Juillet. Un goût de cendres vole dans l’air ; — une odeur de bois suant dans l’âtre, — les fleurs rouies, — le saccage des promenades, — la bruine des canaux par les champs — pourquoi pas déjà les joujoux et l’encens ?
J’ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d’or d’étoile à étoile, et je danse.
Le haut étang fume continuellement. Quelle sorcière va se dresser sur le couchant blanc ? Quelles violettes frondaisons vont descendre ?
Pendant que les fonds publics s’écoulent en fêtes de fraternité, il sonne une cloche de feu rose dans les nuages.
Avivant un agréable goût d’encre de Chine, une poudre noire pleut doucement sur ma veillée. — Je baisse les feux du lustre, je me jette sur le lit, et, tourné du côté de l’ombre, je vous vois, mes filles ! mes reines !
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"17 ans"
17 ans :
On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.−
Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
− On va sous les tilleuls verts de la promenade.Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L’air est parfois si doux, qu’on ferme la paupière ;Le vent chargé de bruits, − la ville n’est pas loin -,!A des parfums de vigne et des parfums de bière…
− Voilà qu’on aperçoit un tout petit chiffonD’azur sombre, encadré d’une petite branche, Piqué d’une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche…
Nuit de juin ! Dix-sept ans ! – On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête…
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête…
extrait du concert "Arthur Rimbaud les illuminations" concert public effectué le 29 septembre 2023 dans la salle Depardieu à Nice
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"Marine"
Marine
Il s'agit de la superposition d'images de deux mondes différents, mer et terre. Marine c’est le chaos le plus total là où la mer rencontre la terre ou l’eau se mèle au sable et à la boue : Dans un vertigineux mouvement de lumière il y a fusion mer et terre.
"Les chars d'argent et de cuivre, Les proues d'acier et d'argent, Batentt l'écume, Soulèvent les souches des ronces. Les courants de la lande,
Et les ornières immenses du reflux, Filent circulairement vers l'est, Vers les piliers de la forêt, Vers les fûts de la jetée, Dont l'angle est heurté
par des tourbillons de lumière. "
extrait du concert "Arthur Rimbaud les illuminations" concert public effectué le 29 septembre 2023 dans la salle Depardieu à Nice
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"Révé pour l'hiver"
L’hiver, nous irons dans un petit wagon rose Avec des coussins bleus. Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose
Dans chaque coin moelleux. Tu fermeras l’oeil, pour ne point voir, par la glace, Grimacer les ombres des soirs, Ces monstruosités hargneuses, populace De démons noirs et de loups noirs.
Puis tu te sentiras la joue égratignée…Un petit baiser, comme une folle araignée, Te courra par le cou…
Et tu me diras : » Cherche ! » en inclinant la tête, – Et nous prendrons du temps à trouver cette bête– Qui voyage beaucoup…en wagon
extrait du concert "Arthur Rimbaud les illuminations" concert public effectué le 29 septembre 2023 dans la salle Depardieu à Nice
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concert : " la petite morte"
La petite morte :
"C'est elle, la petite morte, derrière les rosiers. - La jeune maman trépassée descend le perron. - La calèche du cousin crie sur le sable. - Le petit frère -il est aux Indes là,
devant le couchant, sur le pré d'oeillets, - les vieux qu'on a enterrés tout droits dans le rempart aux giroflées. `L'essaim des feuilles d'or entoure la maison du général.
Ils sont dans le midi. - On suit la route rouge pour arriver à l'auberge vide. Le château est à vendre; les persiennes sont détachées. -
Le curé aura emporté la clef de l'église. - Autour du parc, les loges des gardes sont inhabitées. Les palissades sont si hautes qu'on ne voit que les cimes bruissantes.
D'ailleurs il n'y a rien à voir là dedans. Les prés remontent au hameaux sans coqs, sans enclumes. L'écluse est levée, pour les calvaires et les moulins du désert, les îles et les meules! Des fleurs magiques bourdonnaient. Les talus le berçaient. Des bêtes d'une élégance fabuleuse circulaient. Les nuées s'amassaient sur la haute mer faite d'une éternité de chaudes larmes. "
extrait du concert "Arthur Rimbaud les illuminations" concert public effectué le 29 septembre 2023 dans la salle Depardieu à Nice
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l'idole : concert
Cette idole
Cette idole, yeux noirs et crin jaune, sans parents ni cour, plus noble que la fable, mexicaine et flamande; son domaine, azur et verdure insolents, court sur des plages nommées, par des vagues sans vaisseaux, de noms férocement grecs, slaves, celtiques. A la lisière de la forêt, - les fleurs de rêve tintent, éclatent, éclairent, la fille à lèvre d'orange, les genoux croisés dans le clair déluge qui sourd des prés, nudité qu'ombrent, traversent et habillent les arcs-en-ciel, la flore, la mer. Dames qui tournoient sur les terrasses voisines de la mer; enfantes et géantes, superbes noires dans la mousse vert-de-gris,
bijoux debout sur le sol gras des bosquets et des jardinets dégelés,jeunes mères et grandes soeurs aux regards pleins de pèlerinages, sultanes, princesses de démarche et de costumes tyranniques, petites étrangères et personnes doucement malheureuses.
Quel ennui, l'heure du "cher corps" et "cher coeur".
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mystique- concert
Mystique : Ce texte a été inspiré au poête par la peinture du retable des frères Van Eyk présent dans la Cathédrale Saint-Bavon à Gand :
le panneau central inférieur comporte plusieurs éléments disposés à peu près symétriquement, et même en rond autour de son noyau. Un autel sur lequel l’agneau mystique se tient debout, tendit que son sang dégoûte dans un calice
Sur la pente du talus, les anges tournent leurs robes de laine, dans les herbages d'acier et d'émeraude. Des prés de flamme bondissent jusqu'au sommet du mamelon. A gauche, le terreau de l'arête est piétiné par tous les homicides et toutes les batailles, et tous les bruits désastreux filent leur courbe. Derrière l'arête de droite, la ligne des orients, des progrès progresse Et, tandis que la bande, en haut du tableau, est formée de la rumeur tournante et bondissante des conques des mers et des nuits humaines,
La douceur fleurie des étoiles, et du ciel, et du reste descend en face du talus, comme un panier, contre notre face, et fait l'abîme fleurant et bleu là-dessous.
extrait du concert "Arthur Rimbaud les illuminations" concert public effectué le 29 septembre 2023 dans la salle Depardieu à Nice
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l'inventeur : concert
L'inventeur :Je suis un inventeur
bien autrement méritant que tous ceux qui m'ont précédé:
un musicien même, qui ai trouvé quelque chose comme la "clef de l'amour".
À présent, gentilhomme d'une campagne aigre au ciel sobre, j'essaye de m'émouvoir au souvenir de l'enfance mendiante, de l'apprentissage ou de l'arrivée en sabots, des polémiques, des cinq ou six veuvages, et quelques noces où ma forte tête m'empêcha de monter au diapason des camarades. Je ne regrette pas ma vieille part de gaîté divine : l'air sobre de cette aigre campagne alimente fort activement mon atroce scepticisme. Mais comme ce scepticisme ne peut désormais être mis en oeuvre, et que d'ailleurs je suis dévoué à un trouble nouveau, - j'attends de devenir un très méchant fou.
extrait du concert "Arthur Rimbaud les illuminations" concert public effectué le 29 septembre 2023 dans la salle Depardieu à Nice
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ma bohème
Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot soudain devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse, et j’étais ton féal ;
Oh ! là là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !
Concert : "mauvais sang"
Mauvais sang
J'ai de mes ancêtres gaulois l'oeil bleu blanc; et la cervelle étroite, Les Gaulois étaient des écorcheurs de bêtes, des brûleurs d'herbes, D'eux, j'ai hérité l'idolâtrie et l'amour du sacrilège ; - Et tous les vices, colère, luxure, mensonge paresse. Sans me servir de mon corps pour vivre,et plus oisif que le crapaud, j'ai vécu partout: Il m'est bien évident que j'ai toujours été [de] race inférieure. Ma race ne se souleva jamais que pour piller je danse le sabat dans une rouge clairière, Le sang païen revient ! Je reviendrai, avec des membres de fer, la peau sombre, l'oeil furieux : sur mon masque, on me jugera d'une race forte. J'aurai de l'or : je serai oisif et brutal. Les femmes soignent ces féroces infirmes retour des pays chauds. Je serai mêlé aux affaires politiques. Sauvé. Maintenant je suis maudit, j'ai horreur de la patrie. Le meilleur, c'est un sommeil bien ivre, sur la grève.Tu ne sais ni où tu vas ni pourquoi tu vas, entre partout, réponds à tout. On ne te tuera pas plus que si tu étais cadavre." Au matin j'avais le regard si perdu et la contenance si morte,
que ceux que j'ai rencontrés ne m'ont peut-être pas vu. l'orgie et la camaraderie des femmes m'étaient interdites. Pas même un compagnon. Je me voyais devant une foule exaspérée, en face du peloton d'exécution,
pleurant du malheur qu'ils n'aient pu comprendre, "Prêtres, professeurs, maîtres, vous vous trompez en me livrant à la justice. Je n'ai jamais été de ce peuple-ci ; je n'ai jamais été chrétien ; je suis de la race qui chantait dans le supplice ; Sans doute la débauche est bête, le vice est bête ; il faut jeter la pourriture à l'écart.
Vais-je être enlevé comme un enfant, pour jouer au paradis dans l'oubli de tout le malheur ! Vite ! est-il d'autres vies ? - Le chant raisonnable des anges s'élève du navire sauveur : l'amour divin. - Vous me choisissez parmi les naufragés, mais ceux qui restent ne sont-ils pas mes amis ? Sauvez-les ! La raison est née. Le monde est bon. Je bénirai la vie. J'aimerai mes frères.
Ce ne sont plus des promesses d'enfance. Ni l'espoir d'échapper à la vieillesse et à la mort. Dieu fait ma force, et je loue Dieu.
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"Le tombeau" : extrait du concert
Le tombeau :
Dans ce texte Arthur défie la mort...
"Qu'on me loue enfin ce tombeau,
blanchi à la chaux avec les lignes du ciment en relief, très loin sous la terre.
Je m'accoude à la table, la lampe éclaire très vivement ces journaux que je suis idiot de relire, ces livres sans intérêt.
A une distance énorme au-dessus de mon salon souterrain,
les maisons s'implantent, les brumes s'assemblent.
La boue est rouge ou noire. Ville monstrueuse, nuit sans fin!
Moins haut, sont des égouts. aux côtés, rien que l'épaisseur du globe.
Peut-être les gouffres d'azur, des puits de feu? C'est peut-être sur ces plans que se rencontrent lunes et comètes, mers et fables."
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comédie en trois baisers
Comédie en trois baisers : voici un poème délicatement teinté d'érotisme adolescent, mais pas si maladroit que ça pour un Arthur Rimbaud agé de seulement 16 ans.
"Elle était fort déshabillée, Et de grands arbres indiscrets Aux vitres penchaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près. Assise sur ma grande chaise, Mi-nue, elle joignait les mains.
Sur le plancher frissonnaient d’aise Ses petits pieds si fins, si fins.
— Je regardai, couleur de cire Un petit rayon buissonnier Papillonner, comme un sourire
Sur son beau sein, mouche au rosier. — Je baisai ses fines chevilles. Elle eut un long rire tris-mal
Qui s’égrenait en claires trilles, Une risure de cristal…Les petits pieds sous la chemise
Se sauvèrent : « Veux-tu finir ! » — La première audace permise, Le rire feignait de punir !
— Pauvrets palpitants sous ma lèvre, Je baisai doucement ses yeux :— Elle jeta sa tête mièvre
En arrière : « Oh c’est encor mieux !… »« Monsieur, j’ai deux mots à te dire… »— Je lui jetai le reste au sein
Dans un baiser, qui la fit rire D’un bon rire qui voulait bien… Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets Aux vitres penchaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.
guernica: extrait du concert
Guernica : puisse ce texte contribuer à la paix dans le monde ...
"Dans les brumes écarlates de la guerre, où les âmes se déchirenttelles des lambeaux de ciel, les hommes se lèvent tels des spectres frissonnants.
Les champs de bataille se gorgent de douleur et de sang,
et la folie se tapit dans les recoins sombres de l'âme humaine.
Les canons grondent, leurs échos résonnent dans les vallées de l'enfer.
Les soldats avancent, tels des pantins désarticulés, traînant avec eux l'amertume de l'instant présent. Leurs pas lourds résonnent sur les terres ravagées, foulant les fleurs mortes qui jadis offraient un souffle d'innocence. Les cris de détresse s'élèvent, se mêlant aux lamentations des veuves et des orphelins. Les cœurs se déchirent, les rêves s'envolent comme des papillons pris au piège de la barbarie. Les étoiles dans le ciel se cachent, dégoûtées par la violence des hommes, tandis que les larmes des anges pleuvent sur la terre meurtrie. Les soldats tombent, tels des étoiles filantes dans la nuit sans fin. Leurs corps jonchent le sol, leur souffle s'éteint, et les visages déformés par la douleur témoignent de l'horreur qui les a consumés.
Les ombres des morts errent, cherchant la paix éternelle dans ce monde insensé.
La guerre, cruelle maîtresse des illusions, aveugle les hommes de ses promesses vaines. Les drapeaux flottent fièrement, porteurs d'idéaux trahis, tandis que les généraux jouent aux échecs avec des vies humaines.
Les mots se perdent dans les tourments des combats, et l'espoir vacille comme une flamme sur le point de s'éteindre.
Et pourtant, dans l'horreur de cette danse macabre, l'humanité persiste. Des mains se tendent, des voix s'élèvent pour clamer la fraternité. Car au-delà des ruines fumantes, la lumière de l'amour brille encore, inextinguible. Et c'est dans cette flamme fragile que l'espoir se ravive, que l'homme renaît, prêt à reconstruire les mondes détruits.
La poésie, témoin muet de nos souffrances, chante l'éternel combat de l'homme contre lui-même, et nous rappelle, inlassablement, qu'il est encore temps de choisir la paix.
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concert "Jadis"
Jadis
Nous sommes au printemps de 1873 ; Arthur Rimbaud à 19 ans lorsqu’il écrit ce Prologue à son livre « une saison en enfer « Arthur avoue sa folie, et le fait qu'il a failli mourir
Tout le génie de son texte repose sur ce langage très imagé fait de métaphores et d’ellipses, Paul Verlaine le décrivait ainsi : « Prodigieuse autobiographie psychologique, écrite dans cette « prose de diamant » qui est la propriété exclusive de son auteur » (sic
"Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s’ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient.
Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux. — Et je l’ai trouvée amère. — Et je l’ai injuriée.
Je me suis armé contre la justice.
Je me suis enfui. Ô sorcières, ô misère, ô haine, c’est à vous que mon trésor a été confié !
Je parvins à faire s’évanouir dans mon esprit toute l’espérance humaine. Sur toute joie pour l’étrangler j’ai fait le bond sourd de la bête féroce.
J’ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J’ai appelé les fléaux, pour m’étouffer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l’air du crime. Et j’ai joué de bons tours à la folie.
Et le printemps m’a apporté l’affreux rire de l’idiot.
Or, tout dernièrement m’étant trouvé sur le point de faire le dernier couac ! j’ai songé à rechercher la clef du festin ancien, où je reprendrais peut-être appétit.
La charité est cette clef. — Cette inspiration prouve que j’ai rêvé !
« Tu resteras hyène, etc…, » se récrie le démon qui me couronna de si aimables pavots. « Gagne la mort avec tous tes appétits, et ton égoïsme et tous les péchés capitaux. »
Ah ! j’en ai trop pris : — Mais, cher Satan, je vous en conjure, une prunelle moins irritée ! et en attendant les quelques petites lâchetés en retard, vous qui aimez dans l’écrivain l’absence des facultés descriptives ou instructives, je vous détache ces quelques hideux feuillets de mon carnet de damné.
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"une nuit en enfer"
Une nuit en enfer
Arthur Rimbaud nous entraîne en enfer :
Pour ce faire, il a avalé une fameuse gorgée de poison, et il va nous décrire minute après minute, toutes les tortures qui en découlent : accrochee vous, ça décoiffe !
"jai avalé une fameuse gorgée de poison. – Les entrailles me brûlent. La violence du venin tord mes membres, me rend difforme, me terrasse. Je meurs de soif, j’étouffe, je ne puis crier. C’est l’enfer, l’éternelle peine ! Voyez comme le feu se relève ! Je brûle comme il faut. Va, démon !La peau de ma tête se dessèche. Pitié ! Seigneur, j’ai peur. J’ai soif, si soif ! Là-bas, ce ne sont pas des âmes honnêtes, qui me veulent du bien…
Venez… J’ai un oreiller sur la bouche, elles ne m’entendent pas, ce sont des fantômes. Qu’on n’approche pas. Je sens le roussi, c’est certain.Les hallucinations sont innombrables ! Ah ça ! l’horloge de la vie s’est arrêtée !! Je ne suis plus au monde. – l’enfer est certainement en bas – et le ciel en haut. Extase, cauchemar, sommeil dans un nid de flammes.C’est le tombeau, je m’en vais aux vers, horreur de l’horreur ! Satan, farceur, tu veux me dissoudre, avec tes charmes. Je réclame. Je réclame !
un coup de fourche, une goutte de feu
C’est le feu qui se relève avec son damné Satan, je meurs ,je meurs je suis damné !
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"africa"
Dans les vastes horizons de l'Afrique mystérieuse,
Sous le soleil brûlant, la savane s'étend, Tel un tableau vivant
Des forêts d'émeraude aux cascades argentées,
La nature exulte, se déploie dans sa beauté,
Éléphants, girafes et rhinocéros altiers,
Peuplent ce paradis, sans jamais nous lasser
Les tribus aux coutumes ancestrales,
Aux couleurs flamboyantes et magistrales
Tissent la trame de l'histoire millénaire,
De cette terre mère, fière et singulière.
Dans ces paysages grandioses, les lions rugissants
règnent en souverains puissants
les éléphants majestueux gardiens de la mémoire,
tracent des chemins dans l’herbe, symphonie d’espoir
Les échos des tam-tam résonne dans la nuit,
Un bal tribal sous l’œil des étoiles luit.
Et lorsque le soleil se pare d’un puissant cercle rouge
Le ciel s'embrase, empli de mille promesses,
L'Afrique nous invite telle une foule en liesse
à une danse exubérante, Où se mêlent joie, douleur, et ivresse.
Les senteurs épicées, les saveurs envoûtantes,
Des marchés animés aux mille tentations,
L'Afrique éveille nos sens, nous transporte,
Dans un tourbillon de rencontres et de passions.
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les ponts
Les ponts : Il s'agit d'un texte court, d'un seul tenant, qui exprime la fulgurance d'une apparition et d'une disparition sans la moindre explication. Ici, la parataxe domine, le texte est coupé de toute référence
Des ciels gris de cristal. Un bizarre dessin de ponts, ceux-ci droits, ceux-là bombés,
d'autres descendant ou obliquant en angles sur les premiers,
et ces figures se renouvelant dans les autres circuits éclairés du canal,
mais tous tellement longs et légers que les rives, chargées de dômes, s'abaissent et s'amoindrissent.
Quelques-uns de ces ponts sont encore chargés de masures. D'autres soutiennent des mâts, des signaux, de frêles parapets. Des accords mineurs se croisent et filent, des cordes montent des berges.
On distingue une veste rouge, peut-être d'autres costumes et des instruments de musique.
Sont-ce des airs populaires, des bouts de concerts seigneuriaux,
des restants d'hymnes publics? L'eau est grise et bleue, large comme un bras de mer. -
Un rayon blanc, tombant du haut du ciel, anéantit cette comédie.
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"le saint"
le saint
Je suis le saint, en prière sur la terrasse,
comme les bêtes pacifiques paissent jusqu'à la mer de Palestine.
Je suis le savant au fauteuil sombre.
Les branches et la pluie se jettent à la croisée de la bibliothèque.
Je suis le piéton de la grand'route par les bois nains;
la rumeur des écluses couvre mes pas.
Je vois longtemps la mélancolique lessive d'or du couchant.
Je serais bien l'enfant abandonné sur la jetée
partie à la haute mer,
le petit valet suivant l'allée dont le front touche le ciel.
Les sentiers sont âpres.
Les monticules se couvrent de genêts.
L'air est immobile.
Que les oiseaux et les sources sont loin!
Ce ne peut être que la fin du monde...
vidéo-clips
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Marine
Il s'agit de la superposition d'images de deux mondes différents, mer et terre. Marine c’est le chaos le plus total là où la mer rencontre la terre ou l’eau se mèle au sable et à la boue :
Dans un vertigineux mouvement de lumière il y a fusion mer et terre.
"Les chars d'argent et de cuivre,
Les proues d'acier et d'argent,
Battent l'écume,
Soulèvent les souches des ronces.
Les courants de la lande,
Et les ornières immenses du reflux,
Filent circulairement vers l'est,
Vers les piliers de la forêt,
Vers les fûts de la jetée,
Dont l'angle est heurté
par des tourbillons de lumière. "
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Le Saint :
Je suis le saint, en prière sur la terrasse,
comme les bêtes pacifiques paissent jusqu'à la mer de Palestine.
Je suis le savant au fauteuil sombre.
Les branches et la pluie se jettent à la croisée de la bibliothèque.
Je suis le piéton de la grand'route par les bois nains;
la rumeur des écluses couvre mes pas.
Je vois longtemps la mélancolique lessive d'or du couchant.
Je serais bien l'enfant abandonné sur la jetée partie à la haute mer,
le petit valet suivant l'allée dont le front touche le ciel.
Les sentiers sont âpres.
Les monticules se couvrent de genêts.
L'air est immobile.
Que les oiseaux et les sources sont loin!
Ce ne peut être que la fin du monde, en avançant.
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Le Prince : Ce texte se lit comme une histoire que l’on raconte aux enfants : après quelque lignes très banales survient la fin, mystérieuse et énigmatique
Un Prince était vexé de ne s'être employé jamais qu'à la perfection
Il prévoyait d'étonnantes révolutions de l'amour, et soupçonnait ses femmes
Il voulait voir la vérité, l'heure du désir et de la satisfaction essentiels.
Que ce fût ou non une aberration de piété, il voulut.
Il possédait au moins un assez large pouvoir humain.
Toutes les femmes qui l'avaient connu furent assassinées. Quel saccage du jardin de la beauté!
Il tua tous ceux qui le suivaient, après la chasse ou les libations. - Il s'amusa à égorger les bêtes de luxe.
Il fit flamber les palais. Il se ruait sur les gens et les taillait en pièces. La foule, les toits d'or, les belles bêtes existaient encore. Peut-on s'extasier dans la destruction, se rajeunir par la cruauté! Le peuple ne murmura pas. Un soir il galopait fièrement. Un Génie apparut, d'une beauté ineffable, inavouable même.
De sa physionomie et de son maintient ressortait la promesse d'un amour multiple et complexe! d'un bonheur indicible, insupportable même! Le Prince et le Génie s'anéantirent ensemble Comment n'auraient-ils pas pu en mourir. Ensemble donc ils moururent.
Le prince était le Génie. Le Génie était le Prince
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L'inventeur : Ce texte est totalement surréaliste ! Et pourtant, il intrigue, il interpelle, il étonne…
".Je suis un inventeur
bien autrement méritant que tous ceux qui m'ont précédé;
un musicien même, qui ai trouvé quelque chose comme la clef de l'amour.
A présent, gentilhomme d'une campagne maigre au ciel sobre,
j'essaie de m'émouvoir au souvenir de l'enfance mendiante,
de l'apprentissage ou de l'arrivée en sabots, des polémiques, des cinq ou six veuvages, et quelques noces où ma forte tête m'empêcha de monter au diapason des camarades.
Je ne regrette pas ma vieille part de gaité divine:
je suis dévoué à un trouble nouveau, -
j'attends de devenir un très méchant fou.
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vidéo-clip : 17 ans
17 ans :
On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
− Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
− On va sous les tilleuls verts de la promenade.
Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L’air est parfois si doux, qu’on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits, − la ville n’est pas loin -,!
A des parfums de vigne et des parfums de bière…
− Voilà qu’on aperçoit un tout petit chiffon
D’azur sombre, encadré d’une petite branche,
Piqué d’une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche…
Nuit de juin ! Dix-sept ans ! – On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête…
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête…
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Le tombeau :
Dans ce texte Arthur défie la mort...
"Qu'on me loue enfin ce tombeau,
blanchi à la chaux avec les lignes du ciment en relief, très loin sous la terre.
Je m'accoude à la table,
la lampe éclaire très vivement ces journaux que je suis idiot de relire, ces livres sans intérêt.
A une distance énorme au-dessus de mon salon souterrain,
les maisons s'implantent, les brumes s'assemblent.
La boue est rouge ou noire. Ville monstrueuse, nuit sans fin!
Moins haut, sont des égouts.
Aux côtés, rien que l'épaisseur du globe.
Peut-être les gouffres d'azur, des puits de feu?
C'est peut-être sur ces plans que se rencontrent lunes et comètes, mers et fables."
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Mystique : Ce texte a été inspiré au poête par la peinture du retable des frères Van Eyk présent dans la Cathédrale Saint-Bavon à Gand :
le panneau central inférieur comporte plusieurs éléments disposés à peu près symétriquement, et même en rond autour de son noyau. Un autel sur lequel l’agneau mystique se tient debout, tendit que son sang dégoûte dans un calice
Sur la pente du talus, les anges tournent leurs robes de laine,
dans les herbages d'acier et d'émeraude.
Des prés de flamme bondissent jusqu'au sommet du mamelon.
A gauche, le terreau de l'arête est piétiné par tous les homicides et toutes les batailles,
et tous les bruits désastreux filent leur courbe.
Derrière l'arête de droite, la ligne des orients, des progrès progresse
Et, tandis que la bande, en haut du tableau, est formée de la rumeur tournante et
bondissante des conques des mers et des nuits humaines,
La douceur fleurie des étoiles, et du ciel, et du reste descend en face du talus,
comme un panier, contre notre face, et fait l'abîme fleurant et bleu là-dessous.
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mauvais sang
Mauvais sang : un texte autobiographique, moqueur et profondément cruel...
J'ai de mes ancêtres gaulois l'oeil bleu blanc; et la cervelle étroite, Les Gaulois étaient des écorcheurs de bêtes, des brûleurs d'herbes, D'eux, j'ai hérité l'idolâtrie et l'amour du sacrilège ; -
Et tous les vices, colère, luxure, mensonge paresse. Sans me servir de mon corps pour vivre,
et plus oisif que le crapaud, j'ai vécu partout: Il m'est bien évident que j'ai toujours été [de] race inférieure.
Ma race ne se souleva jamais que pour piller je danse le sabat dans une rouge clairière,
Le sang païen revient ! Je reviendrai, avec des membres de fer, la peau sombre, l'oeil furieux :
sur mon masque, on me jugera d'une race forte. J'aurai de l'or : je serai oisif et brutal.
Les femmes soignent ces féroces infirmes retour des pays chauds. Je serai mêlé aux affaires politiques. Sauvé.
Maintenant je suis maudit, j'ai horreur de la patrie. Le meilleur, c'est un sommeil bien ivre, sur la grève.
Tu ne sais ni où tu vas ni pourquoi tu vas, entre partout, réponds à tout.
On ne te tuera pas plus que si tu étais cadavre." Au matin j'avais le regard si perdu et la contenance si morte,
que ceux que j'ai rencontrés ne m'ont peut-être pas vu. l'orgie et la camaraderie des femmes m'étaient interdites.
Pas même un compagnon. Je me voyais devant une foule exaspérée, en face du peloton d'exécution,
pleurant du malheur qu'ils n'aient pu comprendre, "Prêtres, professeurs, maîtres, vous vous trompez en me livrant à la justice. Je n'ai jamais été de ce peuple-ci ; je n'ai jamais été chrétien ; je suis de la race qui chantait dans le supplice ; Sans doute la débauche est bête, le vice est bête ;il faut jeter la pourriture à l'écart.
Vais-je être enlevé comme un enfant, pour jouer au paradis dans l'oubli de tout le malheur !
Vite ! est-il d'autres vies ? - Le chant raisonnable des anges s'élève du navire sauveur :
l'amour divin. - Vous me choisissez parmi les naufragés, mais ceux qui restent ne sont-ils pas mes amis ?
Sauvez-les ! La raison est née. Le monde est bon.Je bénirai la vie. J'aimerai mes frères.
Ce ne sont plus des promesses d'enfance. Ni l'espoir d'échapper à la vieillesse et à la mort.
Dieu fait ma force, et je loue Dieu.
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une nuit en enfer
Une nuit en enfer : Arthur nous entraîne en enfer : suivez le !
’jai avalé une fameuse gorgée de poison. – Les entrailles me brûlent. La violence du venin tord mes membres, me rend difforme, me terrasse. Je meurs de soif, j’étouffe, je ne puis crier. C’est l’enfer, l’éternelle peine ! Voyez comme le feu se relève !
Je brûle comme il faut. Va, démon !Un homme qui veut se mutiler est bien damné, n’est-ce pas ?
Je me crois en enfer, donc j’y suis. Un crime, vite, que je tombe au néant, de par la loi humaine.
Satan, toi qui dit que le feu est ignoble, que ma colère est affreusement sotte.
La peau de ma tête se dessèche. Pitié ! Seigneur, j’ai peur. J’ai soif, si soif !
Ah ! l’enfance, l’herbe, la pluie, le lac sur les pierres, le clair de lune quand le clocher sonnait douze coups ..le diable est au clocher, c’est sur à cette heure. Marie ! Sainte-Vierge !… aidez moi ! – Là-bas, ce ne sont pas des âmes honnêtes, qui me veulent du bien…
Venez… J’ai un oreiller sur la bouche, elles ne m’entendent pas, ce sont des fantômes.
Qu’on n’approche pas. Je sens le roussi, c’est certain.Les hallucinations sont innombrables ! Ah ça ! l’horloge de la vie s’est arrêtée !!Je ne suis plus au monde. – l’enfer est certainement en bas – et le ciel en haut. – Extase, cauchemar, sommeil dans un nid de flammes.Je vais dévoiler tous les mystères: mystères religieux ou naturels, mort, naissance, avenir, passé, cosmogonie, néant. Je suis maître en fantasmagories.Écoutez !…je dirai tout !! J’ai tous les talents ! – Il n’y a personne ici et il y a quelqu’un:
je ne voudrais pas répandre mon trésor. – Tous, venez, – même les petits enfants, – que je vous console, qu’on répande pour vous son coeur, – le coeur merveilleux ! – Pauvres hommes, travailleurs ! Je ne demande pas de prières; avec votre confiance seulement, je serai heureux.– Et pensons à moi. Ceci me fait peu regretter le monde. J’ai de la chance de ne pas souffrir plus. Ma vie ne fut que folies douces, c’est regrettable.Oui ! faisons toutes les grimaces imaginables. Décidément, nous sommes hors du monde.
Plus aucun son. Ah ! mon château, ma Saxe, mon bois de saules. Les soirs, les matins, les nuits, les jours… Suis-je las ! Je devrais avoir mon enfer pour la colère, mon enfer pour l’orgueil, – et l’enfer pour la caresse; un concert d’enfers. Je meurs de lassitude.
C’est le tombeau, je m’en vais aux vers, horreur de l’horreur ! Satan, farceur, tu veux me dissoudre, avec tes charmes. Je réclame. Je réclame ! un coup de fourche, une goutte de feu !Ah ! remonter à la vie ! Jeter les yeux sur nos difformités. Et ce poison, ce baiser mille fois maudit ! Ma faiblesse, la cruauté du monde ! Mon dieu, pitié, cachez-moi, je me tiens trop mal !
C’est le feu qui se relève avec son damné Satan, je meurs ,je meurs je suis damné !
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Les ponts : Il s'agit d'un texte court, d'un seul tenant, qui exprime la fulgurance d'une apparition et d'une disparition sans la moindre explication. Ici, la parataxe domine, le texte est coupé de toute référence
Des ciels gris de cristal. Un bizarre dessin de ponts, ceux-ci droits, ceux-là bombés,
d'autres descendant ou obliquant en angles sur les premiers,
et ces figures se renouvelant dans les autres circuits éclairés du canal,
mais tous tellement longs et légers que les rives, chargées de dômes, s'abaissent et s'amoindrissent.
Quelques-uns de ces ponts sont encore chargés de masures. D'autres soutiennent des mâts, des signaux, de frêles parapets. Des accords mineurs se croisent et filent, des cordes montent des berges.
On distingue une veste rouge, peut-être d'autres costumes et des instruments de musique.
Sont-ce des airs populaires, des bouts de concerts seigneuriaux,
des restants d'hymnes publics? L'eau est grise et bleue, large comme un bras de mer. -
Un rayon blanc, tombant du haut du ciel, anéantit cette comédie.
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Le grenier
Dans un grenier, où je fus enfermé à douze ans, j'ai connu le monde, j'ai illustré la comédie humaine.
Dans un cellier j'ai appris l'histoire.
A quelque fête de nuit, dans une cité du Nord, j'ai rencontré toutes les femmes des anciens peintres.
Dans un vieux passage à Paris on m'a enseigné les sciences classiques.
Dans une magnifique demeure cernée par l'Orient entier,
j'ai accompli mon immense oeuvre et passé mon
illustre retraite. J'ai brassé mon sang. Mon devoir
m'est remis. Il ne faut même plus songer à cela.
Je suis réellement d'outre-tombe, et pas de commissions.
L’aube : içi, l'aube est vivante, vibrante, charnelle : Arthur la pourchasse la rejoint et s'unit à elle...
J'ai embrassé l'aube d'été. Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombre ne quittaient pas la route du bois.
J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries se regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit. La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, ne fleur qui me dit son nom. Je ris au wasserfall qui s'échevela à travers les sapins: à la cime argentée je reconnus la déesse. Alors je levai un à un les voiles.
Dans l'allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l'ai dénoncée au coq. A la grand'ville, elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et, courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais. En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps. L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois. Au réveil, il était midi.
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guernica
Guernica :
Dans les brumes écarlates de la guerre, où les âmes se déchirenttelles des lambeaux de ciel,
les hommes se lèvent tels des spectres frissonnants.
Les champs de bataille se gorgent de douleur et de sang,
et la folie se tapit dans les recoins sombres de l'âme humaine.
Les canons grondent, leurs échos résonnent dans les vallées de l'enfer.
Les soldats avancent, tels des pantins désarticulés, traînant avec eux l'amertume de l'instant présent.
Leurs pas lourds résonnent sur les terres ravagées, foulant les fleurs mortes qui jadis offraient un souffle d'innocence.
Les cris de détresse s'élèvent, se mêlant aux lamentations des veuves et des orphelins.
Les cœurs se déchirent, les rêves s'envolent comme des papillons pris au piège de la barbarie.
Les étoiles dans le ciel se cachent, dégoûtées par la violence des hommes, tandis que les larmes des anges pleuvent sur la terre meurtrie.
Les soldats tombent, tels des étoiles filantes dans la nuit sans fin.
Leurs corps jonchent le sol, leur souffle s'éteint, et les visages déformés par la douleur témoignent de l'horreur qui les a consumés.
Les ombres des morts errent, cherchant la paix éternelle dans ce monde insensé.
La guerre, cruelle maîtresse des illusions, aveugle les hommes de ses promesses vaines.
Les drapeaux flottent fièrement, porteurs d'idéaux trahis, tandis que les généraux jouent aux échecs avec des vies humaines.
Les mots se perdent dans les tourments des combats, et l'espoir vacille comme une flamme sur le point de s'éteindre.
Et pourtant, dans l'horreur de cette danse macabre, l'humanité persiste. Des mains se tendent, des voix s'élèvent pour clamer la fraternité.
Car au-delà des ruines fumantes, la lumière de l'amour brille encore, inextinguible. Et c'est dans cette flamme fragile que l'espoir se ravive,
que l'homme renaît, prêt à reconstruire les mondes détruits.
Arthur Rimbaud, ô visionnaire des tourments de l'âme, si tu avais pu contempler les ravages de la guerre moderne, tes mots auraient embrassé ces horreurs
avec la même fulgurance.
La poésie, témoin muet de nos souffrances, chante l'éternel combat de l'homme contre lui-même, et nous rappelle, inlassablement, qu'il est encore temps de choisir
la paix.
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Infidèle :
Dans l'ombre des nuits ardentes, elle errait telle une fleur fanée, son cœur en proie aux tourments de l'interdit.
Ses yeux, éclairés d'une lueur insaisissable, trahissaient les secrets qu'elle gardait sous le voile du silence.
Elle était la femme adultère perdue dans les dédales de la passion. Comme une fugitive de l'amour, elle se laissait emporter
par les bras d'un autre homme, Les murmures nocturnes étaient leur complice, et les étoiles, leur témoins silencieux.
Tel un tableau d'ombres et de lumières, elle oscillait entre le plaisir et le remords.
Chaque baiser volé devenait un soupir d'extase et de désolation. Son cœur, tiraillé par le poids des désirs inavouables,
se consumait dans les flammes de l'interdit. Son amant, complice clandestin de ces ébats furtifs,
était une énigme à la beauté obscure. Il lui offrait des échappées brûlantes dans les bras de l'interdit,
mais les promesses qu'il murmurait ne faisaient qu'ajouter une autre chaîne à son âme tourmentée.
Et pourtant, malgré la douleur de la trahison, elle ne pouvait résister à l'appel de la passion.
Elle se noyait dans les rues sombres de la ville, cherchant refuge dans les bras d'un amour illégitime,
fuyant ainsi le poids des convenances et des jugements. Au fond d’elle meme elke se sentait posséee
par sa quête insatiable de liberté Comme une fleur delaissée elle s'épanouissait dans les recoins les plus sombres de la nuit,
brisant les barrières de la morale pour atteindre des sommets de félicité éphémère.
Mais au-delà des voiles de l'adultère, elle restait une âme éperdue en quête de vérité. L'amour véritable se cachait-il derrière ces rendez-vous furtifs ? Ou bien était-ce simplement une illusion, une chimère qui lui offrait un répit éphémère dans sa réalité étouffante ? Seule elle le savait, tandis qu'elle continuait d'errer dans les ruelles obscures,
emportée par les vagues tumultueuses de ses passions interdites. Une femme adultère, prisonnière de ses désirs et de ses regrets,
cherchant désespérément un éclair de vérité dans l'obscurité de son existence.
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DIEU